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Le journal de Magel !
31 août 2009

L'un des lieux les plus silencieux du monde

Djerba_09Djerba est un des lieux les plus silencieux du monde! J'en parle ici car hier mon grand neveu de 24 ans et son amie y sont partie une semaine en vacances. J'ai trouvé un article sympa sur le sujet ici, et n'ayant toujours pas le temps de bloguer, j'ai juste repris l'article... Copier/coller! ;-D

Beau voyage au pays du silence!

C’est Simone de Beauvoir qui a un jour écrit que «Djerba est un des lieux les plus silencieux du monde». Et peut-être est-ce justement de la mer que l’île tient son insolite silence. Aussitôt débarqué sur cette «oasis maritime», et avant même d’entrer dans le bruissement de la petite capitale insulaire, le silence du Bordj el Kbir s’impose au visiteur. Ceinturant la ville de Houmt Souk, les murailles dorées ont pendant des siècles et des siècles absorbé les vacarmes guerriers et les cris des marchands. Elles ne réverbèrent plus aujourd’hui que le temps qui passe. Peut-être un peu plus lentement ici qu’ailleurs, dirait-on…
A ceux qui veulent découvrir la petite capitale djerbienne au-delà de ses inévitables boutiques à touristes, Houmt Souk réserve quelques agréables surprises, à découvrir au fil de la vieille cité. Ici, un caravansérail offre une ombre et une fraîcheur bienvenues. Là s’étendent de sombres galeries à l’abri des chauds rayons du soleil. Plus loin des mosquées empreintes de spiritualité jouxtent des places commerçantes gavées d’échoppes, de victuailles et de matériel. Là-bas s’allongent les souks où la fébrilité des activités - chaudronniers, orfèvres,… - est largement tempérée par la chaleur et une certaine indolence insulaire. Ailleurs, les restaurants de poissons embaument les abords de la place Hedi Chaker…
Tout autour, des jeunes femmes habillées à l’occidentale côtoient des vieillards assis sur un banc, arborant le traditionnel «khadroun» «kadroun» (manteau de laine). Tout autour, les résonances berbères renvoient aux intonations arabes, aux interpellations en français ou aux cris en allemand, en un vaste tableau surréaliste empreint de chaleur et de sérénité.

Une île fragile

Et puis, on quitte la ville pour s’enfoncer dans l’île où les villages et les bourgs semblent presque se cacher derrière leurs rideaux de palmes. C’est en pénétrant ces paysages que l’on apprend à mieux connaître l’île. A mieux comprendre que si elle était jadis apte à épouser les contraintes imposées par Dame Nature, elle est aujourd’hui écartelée entre des méthodes anciennes et éprouvées qu’il faut peut-être totalement abandonner, et un certain modernisme qui n’est ni totalement maîtrisé, ni complètement accepté tant il est vrai qu’il est loin d’avoir déjà fait ses preuves. Au carrefour des peuples, cette véritable île-jardin en devient surtout une île pleine de fragilité. Une île qui fait l’expérience - brutale et sans concession - du passage d’un monde traditionnel et ancestral à un monde moderne rude et sans mesure: l’irrigation ne paye plus son homme, le vilain plastique remise l’art du potier au rang de fantaisie touristique,… Et même si, courageusement, certains Djerbiens semblent aller à contre-courant et veulent absolument poser les justes questions (sans toutefois obtenir de bonnes réponses…), on est légitimement en droit de se demander ce que les années à venir vont réserver à l’agriculture traditionnelle, à l’architecture typiquement locale, au mode de vie ancestral et à la mentalité d’une population qui est de plus en plus à l’image de son île: déchirée entre une séculaire tradition ancrée au plus profond de l’âme djerbienne et un modernisme outrancier imposé par une société occidentale qui n’en finit pas de ravager le monde sans le moindre scrupule…

Rêveries djerbiennes

C’est à tout cela - et à bien d’autres choses encore - que l’on songe en découvrant l’île aux sables d’or décrite par Flaubert dans l’une de ses œuvres. Toutefois, l’or n’est ici qu’une image. Qu’un mirage parfois aussi… Car la véritable richesse de Djerba se niche ailleurs.
Elle se cache à l’ombre des murs de la synagogue de la Ghriba, symbole de la présence juive sur ce petit bout de terre d’Islam. Elle s’élève au sommet du phare du Rass Ta Guermess, au nord-est. Elle s’enfonce au cœur des profondes «Ghirans», juste le temps de toucher du doigt cette précieuse argile qui s’épanouira bientôt sous les mains du potier. Elle s’assoupit à l’ombre des palmiers-dattiers. Elle s’exprime dans le pas nonchalant du chameau qui, oubliant depuis longtemps qu’il tournait autour des puits, promène avec désinvolture les touristes sur son dos. Elle se goûte au hasard d’une datte ou d’un fruit juteux à souhait. Elle s’enivre en suivant quelques notes de musique traditionnelle. Elle se faufile entre les échoppes du marché hebdomadaire de Midoun. Elle s’alanguit sous les oliviers de Mahboubine. Elle joue la carte de l’émerveillement face aux belles maisons à coupoles de Sedouikech. Elle se penche avec une certaine gourmandise au-dessus des «pêcheries fixes» de Bordj Jillij. Elle se recueille dans la salle de prière de la mosquée d’El May, typiquement djerbienne…
Elle est là. Elle est partout et nulle part à la fois. Elle est discrète et pourtant omniprésente. Toujours pudique, la véritable richesse de Djerba ne se dévoile qu’aux yeux de ceux qui vont au devant d’elle…

Philippe Chavanne 

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Commentaires
M
http://jerba.be/fr/photos/paysages
M
Merci pour le compliment et l'info sur "Kadroun"(Un costume traditionnel tunisien confectionné en laine épaisse de mouton. Il est souvent de couleur sombre: noire, marron ou gris foncé. Le kadroun djerbien est pour sa part réalisé en laine blanche), j'ai trouvé cet article très sympa: et comme on dit, l'occasion fait le larron! Bienvenue sur mes pages!
D
Joli rappel à propos de cet article :)<br /> <br /> Djerba est encore plus belle ! Reste à savoir bien planifier pour la découvrir ;)<br /> <br /> P.S: Juste pour rectifier "Khadroun" commence par un K <= ك ce mot est translittéré "Kadroun"
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