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Le journal de Magel !
16 février 2008

47 et 17...

314Le 47, parce qu'aujourd'hui c'est le 47ème jour de l'année! Rien de bien compliqué, non!!
Et le 17? Parce que hier soir il y a dix sept ans, je voyais pour la dernière fois au café du village, le petit frère de ma meilleure amie un vendredi soir...
Richard m'appelait voisine, et depuis quelques temps il m'avait surnommée la justicière, lol. En effet, un soir à l'extérieur, j'avais vu et entendu qu'il commençait à se chamailler avec d'autres jeunes en Mob dehors à quelques mètres, et buvant un pot sur la terrasse du bar avec les copains, je m'étais levée pour mettre mon grain de sel, en leur expliquant qu'en venir aux mains pour des futilités, c'était ringard, con et inutile, et que le dialogue dans le calme était moins futile et plus intelligent...
Mon Zhom, il avait été son entraineur de foot au club du village, il l'avait entrainé lui, ce grand "dadet", brun aux yeux noisettes, les cheveux en brosse avec du gel, et comme notre fils Julien aujourd'hui, on l'avait vu grandir pour atteindre presque le mètre quatre vingt...
Valou, sa grande sœur, lui apprenait à conduire depuis quelques semaines, il était en train de passer le code pour le permis voiture: 17 ans 1/2, ... à l'époque on ne traînait pas avec ça, comme certains chanceux qui ont le permis payé depuis deux ans mais qui sont trop feignants pour finir de le passer... mais il n'a pas atteint le 2 août pour sa majorité... ni pour le permis.
Ce soir là, je rencontrais pour la première fois la petite amie d'un de ses potes, le petit dernier de la patronne du café... aujourd'hui ils vivent en couple avec deux enfants, pour l'anecdote!
Ce samedi matin, vers 6h00, nous nous levions très tôt pour partir skier à Bonascre, je crois, car nous avions plusieurs stations de prédilection dans les Pyrénées. Bonascre se situe au-dessus d'Ax-Les-Thermes en Ariège. Nous ne nous doutions pas de ce qu'il allait arriver quelques minutes plus tard; que la voiture de la gendarmerie, allait venir frapper à la porte de mon amie, réveillant sa maman un samedi à 7h00, pour la bien triste nouvelle d'un accident, à 2 km et demi de la maison...
10532
Nous, nous étions en train de rouler joyeux à l'idée de la belle journée qui nous attendait sur les pistes enneigées; musique à fond The Clash en boucle ou bien Cabrel... A l'époque, les portables n'existaient pas, et quand on partait pour une journée, on n'appellait pas forcément à la maison pour dire qu'on était bien arrivé: j'avais 24 ans depuis décembre, et ma Valou arrivait au 22 ans, le mois suivant. J'étais monté dans sa voiture, et Denis devait être dans la sienne avec d'autres ou peut-être avec Gérard, avec les garçons, lol... Pas de mixité dans les transports, papotage oblige... Les garçons sont trop bavards et nous aussi, et souvent les sujets de conversations sont différents!! lol
J'ai un peu oublié qui était avec nous cette fois là... Je crois qu'il y avait les Simpsons, sans en être sûre... Bref on montait, une dizaine au total, à 2/3 voitures, insouciants, et heureux... le soleil était là, resplendissant. Juste quand même, Val, qui, inquiète quand même, nous avait dit qu'elle ne comprenait pas que Richard ne soit pas encore rentré quand elle s'était levée et qu'elle était partie de la maison, pour le RDV sur la place du village, devant le café. En effet, il était sorti avec des potes la veille. Et moi, j'ai du lui dire un truc du style: "oh, tu sais ils ont du s'arrêter pour manger quelques parts", comme nous on l'avait fait quelques fois aussi, boulangerie, croissants chocolatines (pains aux chocolats pour les ignares!), café dans un bar ou un salon de thé sur le chemin...
Nous sommes arrivés à la station 1h30 plus tard, les forfaits payés, nous commencions notre journée de sport de glisse sur les pistes... Le pique-nique nous attendait aux voitures à midi, et après le déjeuner, nous sommes repartis  glisser sur la neige qui devait certainement commencer à fondre...
Ah, oui, je crois qu'il y avait Domi et Bruno avec nous... Nous étions 10 peut-être, et peut-être que le petit ami de Val, travaillant au café avec sa mère, n'était pas venu... Certains trucs restent flous dans mes souvenirs... Dans la voiture des garçons, il devait y avoir Jean-Phil, Bruno et Denis avec le recul!!!
Sur un télésiège avec Domi et moi à trois, Val nous avons encore plusieurs fois évoqué son petit frère, sans que nous n'imaginions le pire, mais la journée passait, et je sentais au fond de moi, une boule, un nœud qui commençait à se former, sans savoir pourquoi, une angoisse qui ne m'a pas quitté pendant tout le trajet retour, on était parti bien avant 17h00 pour éviter les bouchons...
En arrivant sur la place du village, pour faire une pause au café, avant de rentrer à la maison pour enlever nos vêtements de ski, il était environ 17h30/18h, il faisait encore un peu jour, Marie-Christine, une copine est sortie du bar, pour nous rejoindre rapidement. Pas le temps de sortir de la voiture, elle a dit à Val, tu dois rentrer chez toi tout de suite, ta mère t'attends, elle nous a demandé à moi et à Domi de rester dans la voiture, je venais de descendre pour faire sortir Domi de la fiesta noire 3 portes, ou inversement, c'est elle qui était devant, et qui avait baissé le siège pour que je sorte, moi je n'étais jamais malade à l'arrière...
On s'est serrée derrière finalement avec Domi, et Marie-Christine est montée devant, puis pendant les 350 mètres qui nous séparaient de la maison familiale, avec plein d'hésitations et un calme casi religieux, elle a essayé tout doucement de nous expliquer quelque chose qu'on ne savait pas, amis qu'on commençait à pressentir comme étant grâve depuis quelques secondes... et devant le portail, elle nous a annoncé que Richard s'était tué avec son pote en rentrant de boite au petit matin, le pote s'était endormi au volant, et après un platane et plusieurs tonneaux, au milieu d'un champ de campagne, on avait découvert une carcasse de voiture fumante. Val s'est mise à hurler NON-NON-NON!!! et à taper des pieds sur la voiture... sa maman en larmes et sanglotant est arrivée de suite en voyant la voiture, elle attendait sa fille à la fenêtre, et toute la journée beaucoup de personnes avaient tentés désespérément de nous joindre, sans succès dans une station de ski. Certainement shootée par les calmants que le docteur lui avait donné ou injecté, on avait l'impression quelle délirait... c'était irréel, je pleurais, on pleurait toutes, on ne comprenait pas,.. mais... hier pourtant... il était là, avec nous, au café...
Après ça, plus rien n'a jamais été pareil... et puis un lien très fort est resté entre Val et moi, je le sais, je le sens, elle fait partie de ma vie, je l'aime profondément comme une personne de ma famille...
Ce n'était pas le premier enfant du village qu'on enterrait, mais je crois que ce fut le premier deuil douloureux que j'affrontais... d'autres sont partis aussi... mais ce jour là, j'ai compris que la douleur n'était pas pour ceux qui partaient, mais bel et bien pour tous ceux qui restent... Le jour de son enterrement, quelques jours plus tard, j'ai vu un oiseau blanc bizarre sur le fil du téléphone au dessus de la maison, et toute la journée, ... je me souviens que je suis restée une semaine avec eux jours et nuits... je sentais qu'il fallait que je sois là... comme une personne de la famille...je ne regrette pas, même si chez moi cela semblait un peu ... "trop", "too much", enfin je ne sais pas, mais maman ne m'en a pas empêché, elle est chouette ma maman, mon papa aussi d'ailleurs, j'ai de la chance moi d'avoir une famille extraordinaire qui se soucie plus des autres que d'elle.... Bon d'accord, je suis un peu dans l'excès parfois, mais Val et sa maman étaient "biens" de m'avoir dans de telles circonstances. Une chanson restera éternellement associée à ce deuil, une chanson de Cabrel, passée lors de la cérémonie à l'église, car c'était un morceau que Richard adorait... Bizarrement, c'était aussi la première fois que j'entendais du Cabrel, de la variété radio dans une église...


free music


Aujourd'hui, je pense à lui, et je viens de remarquer, que la Ste Julienne c'est aujourd'hui, comme il y a quelques années, quand Val est devenue la marraine de mon fils, j'avais constaté que la St Julien, tombait le 2 aout, le jour de l'anniversaire de Richard: cette année il aurait fait 35 ans!
Très souvent je pense à toutes ces personnes que j'ai connu, aimé, et qui ne sont plus... et je pense que je les aime toujours... ils sont là, dans mes souvenirs, il continuent de vivre dans mon esprit, mon coeur...
Ne riez pas, parfois même, je leurs parle quand je suis seule, et à voix haute...
C'était un 16 février 1991, j'étais en formation d'infographie à Toulouse, à l'ETPA, je venais de rencontrer Miss Gab, et puis mon pote en Floride faisait son service militaire comme enseignant, il était notre prof d'informatique, avait mon âge, et puis Christophe était là aussi, il vit au Québec, à Montréal aujourd'hui avec sa femme Steph et leur fille Opaline... je les embrasse très fort à tous. Cette année là j'ai raté une semaine de cours...
...Tiens une autre coïncidence heureuse, je vois mon amie Gab ce soir chez Sandra, je suis "CRO" contente!!! On ne s'est jamais perdu de vu... les potes d'infographie, juste Sebastien de Bordeaux manque à l'appel, on a trop de souvenirs fabuleux ensemble... c'était pour finir sur une touche positive mon long post du jour en hommage à Richard, que jamais je n'oublierai!

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Commentaires
M
... j'ai écris cette histoire pour ne pas oublier cette journée, on ne sait jamais avec toutes les maladies qui nous font perdre la mémoires, lol. Cette journée qui fut sans doute une très belle journée pour nous au commencement, comparée à celles d'autres, et cela jusqu'à cette fin d'après-midi... <br /> Et puis toute expérience est bonne à partager.<br /> Avec le temps, va, tout s'en va, ... c'est tellement vrai tout ça, ce qui émeut le plus encore, c'est certaines choses style, très précises, les jamais ou les jamais, mais la douleur est passée, juste un peu de tristesse peut-être en y repensant, mais comme dirait l'autre: c'est la vie, et parfois la vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie! <br /> Merci pour votre com
B
Ton récit est très émouvant ... les faits sont relatés avec tellement de sincérité ...rassures toi tu n'es pas la seule à parler aux personnes qui nous ont quittés ... et puis le temps passe mais le souvenir reste et penser à eux c'est une façon de ne pas les oublier ... <br /> bisous
L
Ton message m'a émue et je me suis rendue compte de ma chance, je n'ai jamais perdu quelqu'un d'aussi proche.<br /> Nos petites vies paraissent bien dérisoires devant de telles histoires...
M
... cela fait du bien, c'est même thérapeutique, verser des larmes aussi, rien n'est inutile quand c'est fait avec le "coeur" et la "sincérité". <br /> Bisous
M
je vois que toi aussi tu es prise de nostalgie en ce moment....ces moments là sont difficiles, et quelquefois parfois en parler est douloureux, et je devine certainement comme mooi quelques petites larmes au fond de toi en tapotant ce petit récit-souvenir...des fois il est dur d'écrire aussi car quand on est devant son écran, au calme bien souvent...les larmes deviennent rapidement très chaudes...ce petit texte permet aussi de se rendre que l'on est compris...heureusement qu'il y a sur terre des personnes aussi humaines que toi.<br /> enfin, je te fais de gros bisous, et je vous souhaite un bon week end à vous 4
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