Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le journal de Magel !
21 juillet 2008

Nuit Blanche...

Dormir dans une maison dont on ne connait pas les bruits...
Petite sœur et moi mangeons vers 20h00 un sandwich jambon beurre. Pas trop faim! Elle lit un livre fantastique de Pierre BOTTERO Ellana l'envol, une trilogie, et moi je regarde à moitié la télé, la série les Experts Miami...
Elle vient de terminer "People or not people" de Lauren Weisberger et me le passe à lire pour la nuit... Elle monte se coucher vers 21h00 avec son gros Tome de lecture. Je monte la rejoindre vers 22h00. Pour ne pas l'ennuyer pendant ma lecture, car je n'ai pas sommeil, je vais m'allonger dans la chambre voisine, côté rue. Il faut dire que question calme on n'est pas gâté ce soir, les voisins côtés jardin font une garden partie avec pétanque à la clef, ça crie, ça rit, le chien aboie... et côté rue l'absence de double vitrage nous donne l'impression d'être sur le trottoir avec des voitures et des motos qui passent bruyamment, sans forcément respecter les limitations de vitesse de 50 km/h de la ville. Bref la nuit s'annonce sans sommeil, puisque la garden partie prendra fin sur les 3h00 du mat, et la circulation n'a pas vraiment de cesse dans une rue principale. De mon côté, j'ouvre mon livre de poche, et je commence à lire. C'est fou comme les petits bruits d'une maison dans la nuit sont nombreux: craquements, sifflement dans les tuyauterie, les échos lointains des voisins, conversations, portes qui claquent, le frigo de la cuisine, mais les bruits les plus difficiles ce seront les cris et gémissements de P dans son demi sommeil, il parle, il a mal: "MMMmmmun". Et puis nous voilà devant ce pu*tain de sentiment d'impuissance, douloureux, angoissant, ...L'impuissance à pouvoir soulager les maux d'une personne qu'on aime profondément. Je continue de lire sans réelle concentration...

En effet, ce samedi vers 15h15, nous sommes arrivées au village d'enfance de Man, avec ma petite sœur H et Man, après qu'elles soient passées me récupérer à la maison (50km aller facile!). Nous sommes parties rejoindre G mon autre sœur qui elle avait passé la nuit de la veille auprès de mon petit grand-père P pour soulager Mam épuisée. Il était content de nous voir P, mais je l'ai trouvé plus affaibli que le lundi dernier, le 14 juillet. Il regarde souvent ailleurs, la TV et le Tour de France ne l'accrochent plus comme avant, ..."avant" c'était encore il y a peu, 10 jours... Et puis pour essayer de le tourner un peu, car il souffrait, j'ai bien vu que que seuls les os et la peau lui restaient... Avec en prime le sentiment qu'il essaye de nous cacher ses souffrances pour nous protéger, nous, ses enfants, comme il dit, ...alors avec nous tout va bien mais ses yeux sont si tristes, et tous ses efforts pour masquer ses douleurs l'épuisent aussi, il veut nous épargner, il l'a plus ou moins fait comprendre à l'auxiliaire de vie de l'ADAP services, un homme c'est rare dans ce métier paraît-il, très sympa A, c'est lui qui est venu ces derniers jours, car beaucoup ne veulent plus trop venir, nous disait-il... Quand le travail se mêle à l'affectif, tout devient plus difficile, et tant de personnes le disent, il est gentil P, c'est un gentil Monsieur, courageux, digne!
J'avais peur de la nuit, pas parce qu'il est possible qu'il s'envole avec les anges à tout moment, mais peur de ce sentiment d'impuissance que l'on a quand on ne peut pas soulager un être cher que l'on aime profondément... c'est très douloureux moralement! Mais ne pas se plaindre de douleur, quand on ne peut même pas imaginer les siennes, ses fesses enflammées à vif, sa maladie qui le ronge de l'intérieur, son refus de s'alimenter et ses débuts d'escarres*... Il ne veut que se mettre sur le côté, mais des escarres risquent d'apparaitre sur les zones préservées, en quelques heures, dès qu'il y a appui sur la peau... Un engrenage infernal que ces choses là, qui apparaissent quand les carences en protéines sont trop fortes!

*L'escarre, n.f.: peut prendre plusieurs formes de gravité différente : une simple rougeur persistant plus d'une journée, une induration de la peau, une plaie plus ou moins profonde pouvant dans les cas graves atteindre les muscles ou l'os sous-jacent.
Une escarre est donc une plaie profonde (et non une ulcération), causée par une suppression de l'irrigation sanguine des tissus, entraînant la nécrose (ou mort tissulaire). La cicatrisation n'est pas spontanée.
Les escarres sont courantes chez les malades longuement alités (malades en fin de vie, dans le coma, paraplégiques, en réanimation, etc.). Chez les personnes à risque, l'apparition d'escarres est favorisée par les états de dénutrition et de déshydratation, ainsi que par l'hyperthermie (fièvre) et plus généralement pas les états d'hypovigilance.
L'escarre se forme généralement aux points d'appui, là où la peau frotte entre la partie osseuse et une surface externe. Les vaisseaux sanguins, chargés d'apporter l'oxygène et les nutriments à la peau, se bouchent, entraînant purement et simplement la nécrose cutanée.

Publicité
Publicité
Commentaires
Le journal de Magel !
Publicité
Le journal de Magel !
Newsletter
Archives
Visiteurs
Depuis la création 825 047
Publicité